Le ton est monté avant même le coup d’envoi. À une semaine du très attendu derby entre le Stade Toulousain et le Castres Olympique, Ugo Mola a allumé la première mèche. En réponse à des propos récents du président castrais Pierre-Yves Revol, l’entraîneur toulousain n’a pas mâché ses mots. Une sortie médiatique qui vient électriser une affiche déjà cruciale pour la course au Top 14.
Un derby sous haute tension : Mola répond sèchement à Revol
Ce dimanche 21 avril, Toulouse a conforté sa place de leader du Top 14 en dominant le Stade Français sur sa pelouse (21-27), et ce malgré une équipe fortement remaniée. Mais l’attention s’est rapidement déplacée vers le prochain choc : la réception du Castres Olympique dès dimanche prochain au Stadium, pour un derby de la Garonne chargé d’enjeux. Interrogé sur Canal+, Ugo Mola n’a pas hésité à tacler Pierre-Yves Revol, président du CO :
« Comme on a eu droit à une belle déclaration de leur président nous concernant, on va se préparer, on les accueille bien, on les a mis au Stadium. Donc on va se préparer à faire un beau match contre Castres. » (Source : Canal+)
Une déclaration énigmatique ? Pas vraiment. Elle fait écho à un épisode tendu datant de quelques semaines : le courrier envoyé par Revol à la Ligue Nationale de Rugby (LNR), demandant un renforcement des sanctions en cas de non-respect du salary cap, suite à la sanction infligée au Stade Toulousain dans le cadre du transfert de Melvyn Jaminet.
Interrogé par Guilhem Garrigues sur le plateau de Canal+, Mola a maintenu la tension avec une nouvelle pique lancée sans ciller : « Non ce n’est pas un derby, c’est la 22e journée de Top 14. » Un détachement assumé, mais qui ne masque pas l’évidence : l’émotion est bien au rendez-vous.
Des enjeux sportifs majeurs : Top 14, suprématie régionale et préparation aux phases finales
Au-delà des échanges médiatiques salés, le choc Toulouse-Castres revêt une importance stratégique indéniable. À cinq journées de la fin de la saison régulière, le Stade Toulousain veut sécuriser sa première place pour s’assurer une demi-finale sans passer par l’étape des barrages. Cette confrontation directe avec une équipe castraise accrocheuse (actuellement à la lutte pour une place dans le top 6) pourrait peser lourd dans la balance.
Côté toulousain, Mola devrait mobiliser l’artillerie lourde pour l’occasion : les internationaux français, laissés au repos à Paris (Ramos, Dupont, Marchand, Flament…), devraient faire leur retour. L’objectif ? Asseoir leur domination dans la région et envoyer un message clair à la concurrence à l’approche des phases finales, en Top 14 comme en Champions Cup.
Pour Castres, c’est aussi bien plus qu’un simple match. Outre la rivalité historique entre les deux clubs du Sud-Ouest, le CO espère jouer les trouble-fêtes dans ce sprint final. Et quoi de plus galvanisant que de faire tomber le leader chez lui, au Stadium, antre toulousaine où la ferveur des supporters s’annonce bouillante.
Un affrontement psychologique et tactique
Ugo Mola est un maître de la gestion mentale. Ses déclarations ne sont jamais anodines. En s’en prenant à Revol, il recentre l’attention sur un élément externe, une technique classique pour alléger la pression sur ses joueurs et transformer l’enjeu en motivation. Une stratégie qui peut payer, à condition que les cadres répondent présents.
Il faudra aussi observer avec attention les choix tactiques. Toulouse, qui a pleinement assumé la gestion de ses efforts post-VI Nations, pourrait miser sur une intensité maximale dès le début de match, pour asphyxier les Castrais. Ces derniers, habitués à serrer le jeu et à miser sur leur puissance dans les rucks, miseront sans doute sur une défense hermétique, espérant faire déjouer les Toulousains dans leurs temps faibles.
Ce « faux derby » selon Mola s’annonce tout sauf anodin. Avec une tension palpable, une lutte pour le classement et des déclarations acérées dans les médias, le duel entre le Stade Toulousain et Castres promet une bataille qui pourrait compter double.