Après une solide victoire sur la pelouse de Toulon, le Stade Toulousain s’est qualifié pour les demi-finales de la Champions Cup. Une récompense méritée, mais qui s’accompagne d’un challenge excitant et redoutable : défier l’Union Bordeaux-Bègles au Matmut Atlantique. Dans une déclaration relayée par La Dépêche, Ugo Mola ne cache pas la complexité de ce rendez-vous, ni les leçons à tirer de leur dernière sortie sur cette même pelouse en Top 14.
Un parcours semé d’embûches
Le Stade Toulousain aborde cette phase finale européenne avec la sérénité de ceux qui ont dominé la phase de poules (une seule unité laissée en route), mais aussi avec la lucidité d’un staff qui sait que rien n’est encore gagné. Leur qualification après un match disputé à Mayol n’est pas un aboutissement, c’est une étape vers le vrai objectif : une sixième étoile européenne.
Le sort a placé l’UBB sur leur route en demi-finale. Pas une surprise en soi : les Bordelais ont sorti le Munster, référence continentale, à l’issue d’un duel au couteau. Le choc entre les deux meilleurs clubs français de la saison européenne s’annonce électrique et incertain. D’autant plus que Toulouse devra se déplacer au Matmut Atlantique – un stade où ils se sont inclinés 32-24 en championnat il y a tout juste quelques semaines.
Mola lucide et stratège : une revanche à prendre
Dans une interview à La Dépêche, Mola a tenu à rappeler à ses joueurs la déconvenue du dernier affrontement : « La dernière demi-finale que l’on a jouée contre Bordeaux en Champions Cup, c’était pendant le Covid, sans public. […] J’espère qu’on ira un peu plus détendus au Matmut. Pas trop pour éviter les 29-0 du championnat mais suffisamment pour mettre notre rugby en place. » Une manière de poser le décor, entre pression saine et ambition décomplexée.
Stratégiquement, cela implique pour le staff toulousain de trouver le bon équilibre : ne pas reproduire les débordements vus en Top 14, mais non plus s’enfermer dans une prudence stérile. Jouer leur rugby, poser leur rythme, et imposer leur vision du jeu seront les clés.
Les clés tactiques du duel face à Bordeaux-Bègles
D’un point de vue rugby, tout oppose (ou presque) les deux formations… et pourtant, elles se ressemblent. L’UBB de Yannick Bru est solide sur les bases : conquête, discipline, impact physique. Elle peut aussi s’emballer avec des joueurs comme Jalibert et Penaud. Mais Toulouse a ses atouts : une charnière Ntamack-Dupont à son zénith, un pack expérimenté, et une capacité d’adaptation hors normes.
Côté toulousain, il faudra s’armer défensivement pour contenir les premières minutes souvent explosives des Bordelais, et surtout ne pas se laisser dicter le tempo. La gestion des temps faibles et des zones de marque sera cruciale. Une bataille d’occupation et de précision au pied s’annonce déterminante.
Un choc franco-français au sommet européen
Ce duel entre Toulouse et Bordeaux ne sera pas qu’un simple affrontement entre deux clubs français. Il s’agit aussi d’une vitrine du rugby hexagonal, toujours à la pointe en Champions Cup. Le vainqueur rejoindra peut-être le Leinster ou Northampton en finale, mais avant cela, il faudra dominer un adversaire que l’on connaît par cœur… ce qui ne rend pas la tâche plus facile, bien au contraire.
Pour Mola et ses hommes, c’est une occasion idéale de montrer que leur défaite en Top 14 n’était qu’un accident, et que le Stade Toulousain reste le maître des grands rendez-vous européens. Verdict le 28 avril au Matmut Atlantique, dans un match déjà attendu comme une finale avant l’heure.