Stade Toulousain : Bouilhou cible les failles du jeu avant les demi-finales du Top 14

Photo of author

By Samuel Dion

Le Stade Toulousain aborde la phase finale du Top 14 avec ambition mais aussi avec lucidité. Après un parcours remarquable en saison régulière – premier du championnat avec un jeu souvent flamboyant – les Rouge et Noir doivent désormais corriger certaines failles révélées lors de la défaite contre l’UBB en demi-finale de Champions Cup. Jean Bouilhou, entraîneur des avants, a analysé ces points faibles avec une extrême précision. Objectif : franchir un cap et poursuivre la route vers un nouveau bouclier de Brennus.

Un jeu d’occupation perfectible mis à nu par l’UBB

Dans une interview accordée à La Dépêche, Jean Bouilhou n’a pas mâché ses mots : le jeu d’occupation et les sorties de camp ont été clairement insuffisants face à une solide formation bordelaise.

« Par rapport à notre dernier match de phases finales qu’on a perdu contre Bordeaux, c’est notre jeu d’occupation et nos sorties de camp qui n’ont pas été assez bonnes », analyse le technicien toulousain. Ces lacunes ont offert trop de munitions à l’UBB pour étouffer le jeu toulousain dans leur propre moitié de terrain. Habituellement maîtres dans l’art de se sortir proprement des zones dangereuses, les Toulousains ont été acculés, perdant un nombre inhabituel de ballons au sol et dans les duels.

Ces erreurs techniques, à ce niveau de la compétition, coûtent cher : elles brident le jeu de relance pourtant si caractéristique du Stade Toulousain. Pour jouer sur son ADN – vitesse, jeu debout, passes après-contact –, le club doit avoir des bases territoriales solides. Jean Bouilhou en a pris acte.

Continuité du jeu et discipline : d’autres axes majeurs de progression

Au-delà des phases de sortie de camp, l’autre grand chantier de Bouilhou concerne la continuité du jeu. « On avait perdu beaucoup trop de ballons », poursuit-il. Un constat logique quand on observe les statistiques : contre l’UBB, le Stade a affiché un taux de turnovers bien supérieur à sa moyenne habituelle en Top 14.

Ce manque de fluidité dans la conservation du ballon a empêché la mise en place des séquences longues typiques des hommes d’Ugo Mola. Or, en play-off, chaque possession doit compter. La moindre erreur technique peut se transformer en contre fatal. L’arrière-garde toulousaine, entre blessés (notamment Capuozzo) et joueurs émoussés par la saison, n’a pas brillé par sa rigueur. Le staff devra mettre l’accent sur une remise à niveau technique et mentale, sans précipitation mais avec détermination.

La discipline, enfin, a également fait défaut dans ce match couperet. Face à Bordeaux-Bègles, plusieurs pénalités ont offert des munitions précieuses aux buteurs adverses. Dans un Top 14 où les marges sont infimes, ces fautes peuvent se révéler fatales. Travailler la rigueur dans les zones de ruck, éviter les fautes de ligne et limiter les contestations seront indispensables pour aborder les demi-finales dans les meilleures conditions.

Une équipe qui doit (re)trouver sa confiance

Malgré ces alertes, les Toulousains restent de sérieux prétendants au titre. Le groupe conserve des certitudes en conquête – mêlée et touche ont été solides tout au long de la saison – et peut s’appuyer sur ses leaders : Dupont, Ramos, Mauvaka, Flament… autant de joueurs expérimentés capables de hausser le ton quand les matchs montent en intensité.

Le principal enjeu concernera la capacité du staff à remettre les têtes à l’endroit après ce revers européen, tout en ramenant fraîcheur physique et clairvoyance tactique. Jean Bouilhou l’a compris : les détails feront la différence, et les enseignements tirés de la Champions Cup pourraient bien jouer un rôle crucial pour aller chercher le doublé.

Laisser un commentaire