Si l’Union Bordeaux-Bègles affrontera bien le Stade Toulousain en demi-finale de Champions Cup, ce choc franco-français n’aura pas lieu dans l’antre historique du club girondin, Chaban-Delmas. Une décision dictée par des exigences logistiques et réglementaires qui suscitent toutefois des regrets, notamment chez Matthieu Jalibert.
Un cadre imposé par les normes de l’EPCR
Premier de la phase de poules et impressionnant face à l’Ulster puis au Munster, l’Union Bordeaux-Bègles a mérité sportivement son billet pour les demi-finales. Logiquement, le club de Yannick Bru avait le droit de recevoir, mais pas nécessairement à Chaban.
Le problème ? Les standards de l’EPCR (European Professional Club Rugby). Le stade Chaban-Delmas, bien que mythique et cher au cœur des joueurs girondins, ne répond pas aux normes requises pour une demi-finale de Champions Cup : capacité d’accueil, infrastructures médias, accès VIP et sécurité renforcée… autant d’éléments que le Matmut Atlantique garantit. Résultat : l’UBB délocalise une fois de plus sa rencontre décisive à l’ouest de la ville, dans cette enceinte moderne de 42 000 places.
Jalibert, un regret légitime mais une ambition intacte
Au micro d’Ici Gironde (France Bleu), Matthieu Jalibert n’a pas caché sa déception. « On aurait préféré jouer à Chaban, c’est sûr », confie l’ouvreur international. « Le Matmut, c’est un beau stade, mais on se sent moins à la maison. » Une déclaration sincère qui souligne l’attachement fort de l’effectif à son stade historique, lieu de nombreuses victoires et repère émotionnel fort.
Pour autant, Jalibert se projette déjà sur l’enjeu : battre Toulouse dans un duel électrique, même délocalisé. « Ce sera quand même à Bordeaux, avec notre public », poursuit-il. Et ce détail pourrait effectivement peser dans la balance dans ce match à haute intensité, même si le Stade Toulousain, souvent souverain à l’extérieur, ne se laissera pas impressionner par l’ambiance locale.
Quels enjeux pour le Stade Toulousain ?
Pour le leader du Top 14, cette demi-finale s’annonce comme un rendez-vous crucial. Après un parcours solide en Champions Cup, les Toulousains retrouvent un adversaire qu’ils connaissent bien. Ce match, décalé au Matmut, sera perçu comme un terrain presque neutre par le staff toulousain, qui voit dans cette enceinte une opportunité d’exploiter son expérience des très grandes affiches loin d’Ernest-Wallon.
Ugo Mola et son staff pourront compter sur un groupe ultra-compétitif, fort de ses internationaux français (Entamac, Dupont, Marchand…) et d’un mental forgé par les titres. Et si l’on se souvient de la demi-finale 2021 déjà jouée au Matmut face à l’UBB (victoire toulousaine 21-9), les Rouge et Noir savent gérer la pression dans ce genre de configuration.
Un duel d’hommes forts, au cœur de Bordeaux
Côté terrain, cette demi-finale proposera un duel stratégique et explosif entre deux ouvreurs stars : Matthieu Jalibert contre Romain Ntamack. Ce face-à-face pourrait donner le ton du match, tant les deux joueurs sont les métronomes de leurs équipes respectives.
Mais au-delà des individualités, c’est bien la capacité du Stade Toulousain à s’adapter aux situations hostiles et aux contextes exigeants qui fera la différence. L’expérience des matchs couperets, l’automatisme de ses cadres et l’intensité défensive demeurent les armes numéro un de Toulouse dans cette phase cruciale.
Conclusion : entre regrets et exigences, une demi-finale pleine d’enjeux
Le choix du Matmut Atlantique, bien qu’imposé, ne doit pas occulter l’essentiel : le spectacle, l’émotion et la lutte pour une place en finale de Champions Cup. Le Stade Toulousain, rompu à l’exercice, se préparera à un combat sans concession, face à une UBB revancharde et déterminée.
Et même si Chaban-Delmas restera silencieux, c’est tout Bordeaux qui vibrera pour ce choc de titans. Une affiche à ne pas manquer – et que le public toulousain suivra avec une attention fébrile.