Le Stade Toulousain a une nouvelle fois confirmé son statut de référence incontestée du rugby hexagonal en s’imposant en finale du Top 14 face à l’Union Bordeaux-Bègles (UBB). Si la saison girondine reste remarquable, Yannick Bru, manager de l’UBB, a reconnu les limites actuelles de son groupe pour rivaliser sur la durée avec l’ogre toulousain.
Toulouse, machine à gagner : une finale parfaitement maîtrisée
Deux ans après l’essai légendaire de Romain Ntamack en finale, les Toulousains renouvellent l’exploit. Sans trembler, ni faiblir, le Stade s’offre un nouveau doublé historique — Top 14 et Champions Cup — une prouesse partagée uniquement avec le RC Toulon dans l’histoire. Avec des piliers solides, une charnière exemplaire et une profondeur d’effectif rarement égalée, Toulouse impose son tempo du début à la fin.
Face à cette armada, l’UBB a résisté, tenté, mais finalement cédé. Le réalisme clinique des Rouge et Noir dans les moments décisifs, leur puissance collective et la précision tactique d’Ugo Mola ont fait la différence. Une domination qui témoigne non seulement de la qualité de l’effectif toulousain, mais aussi de sa capacité à performer sous pression, en phase finale.
Yannick Bru : « On est encore un petit peu court »
À l’issue de la rencontre, Yannick Bru s’est montré lucide mais fier de son groupe. Dans un entretien relayé par les médias officiels du club bordelais, il n’a pas éludé la frustration d’une finale perdue, notamment pour les joueurs sur le départ. Parmi eux : Nans Ducuing, Guido Petti et Pete Samu, qui ne goûteront pas à un titre national avec l’UBB.
« On aurait aimé conclure par une autre victoire, surtout pour tous ceux qui arrêtent ou qui nous quittent. Mais c’est comme ça. Pour battre Toulouse, il faut un petit peu plus, ça sera encore un apprentissage pour la scène », a confié Bru.
Mais plus encore qu’une défaite, cette finale illustre les axes de progression nécessaires pour l’UBB. Le coach met en avant une notion essentielle : la marge de compétitivité. Toulouse évolue sur un nuage, capable de réunir efficacité, profondeur de banc et expérience des grands rendez-vous. Bordeaux, de son côté, progresse, mais doit encore gravir des échelons en termes de maîtrise et de réactivité dans les moments chauds.
L’état d’esprit bordelais salué, mais insuffisant
Au cœur de son analyse, Yannick Bru a également souligné la solidarité et le professionnalisme de ses joueurs. Il a notamment rendu hommage à Pablo Uberti, auteur d’une prestation XXL en demi-finale face à Toulon, mais resté sur le banc au profit du retour de Louis Bielle-Biarrey pour la finale.
« Franchement, j’ai envie de tirer un grand coup de chapeau à Pablo Uberti. Il s’est effacé avec le sourire, l’envie de protéger le bien commun. C’était ça l’UBB de cette année. »
Un message fort, symbole de l’identité construite cette saison en Gironde. Mais comme l’a reconnu le technicien, l’envie et l’esprit ne suffisent pas toujours à faire tomber les géants. Toulouse, de son côté, allie mental et maîtrise avec rigueur.
Les défis à venir pour Bordeaux. Et pour Toulouse ?
Avec le départ de plusieurs cadres, l’UBB va devoir reconstruire une partie de son effectif. Le challenge : transformer cette superbe dynamique collective en efficacité finale. Le recrutement, la gestion du turnover et l’intégration des jeunes seront des facteurs déterminants.
Côté toulousain, ce succès renforce davantage la position du club comme référence européenne. Les Rouge et Noir poursuivent leur mutation vers un modèle d’excellence quasi-irréprochable, porté par une direction sportive inspirée et des talents encadrés dès le plus jeune âge. L’objectif à moyen terme ? Rééditer un triplé encore jamais vu dans l’histoire : Top 14, Champions Cup… et Coupe du Monde des Clubs à venir.
Un horizon enthousiasmant pour les supporters d’Ernest-Wallon, et un modèle à décrypter de près pour ceux qui aspirent à détrôner la machine rouge et noire.