Ugo Mola a récemment prolongé son aventure avec le Stade Toulousain jusqu’en 2031, un engagement long qui témoigne de la confiance mutuelle entre l’entraîneur et la direction du club rouge et noir. Au-delà de cette prolongation, c’est toute une dynamique de continuité stratégique qui se dessine pour le club le plus titré de France.
Ugo Mola : D’une transition difficile à une dynastie moderne
Lorsque Mola prend les rênes du Stade Toulousain en 2014, il succède à une légende : Guy Novès. Le défi est immense, et les débuts sont compliqués. L’ancien ailier hérite d’un groupe vieillissant et doit composer avec les départs successifs de figures emblématiques telles que Thierry Dusautoir, Patricio Albacete ou encore Florian Fritz. Résultat : en 2016, le club termine à une décevante 12e place, la plus mauvaise performance de son histoire en Top 14.
Mais la direction garde le cap. Mola restructure en profondeur l’effectif, s’appuie sur une politique de formation fidèle à l’ADN du club, et bâtit patiemment une équipe compétitive. Depuis 2019, les titres s’enchaînent : cinq Boucliers de Brennus et deux Champions Cup. Le Stade est redevenu un rouleau compresseur, sans renier son identité de jeu basée sur la vitesse, le mouvement et l’intelligence collective.
Une prolongation jusqu’en 2031 : stabilité, ambition et continuité
La signature d’un contrat jusqu’en 2031 est à la fois rare et révélatrice dans le rugby professionnel actuel. Cela témoigne du souhait du Stade Toulousain de s’installer durablement au sommet, avec une structure stable et une gouvernance solide. Pour Ugo Mola, ce contrat n’est pas une fin mais un outil : il lui permettra de développer encore plus la formation, approfondir la collaboration avec le staff technique, tout en veillant à préserver une culture de la gagne ancrée dans la rigueur toulousaine.
Interrogé par Midi Olympique, l’entraîneur se montre modeste : « Le temps, à mes yeux, c’est un accessoire. Ce qui est important, c’est la capacité à répondre aux 3 totems : ta formation, ta capacité à réfléchir sur ton environnement et ton jeu. »
Un avenir incertain avec les Bleus ?
Même si son nom est régulièrement cité comme potentiel successeur de Fabien Galthié après la Coupe du monde 2027, Mola se refuse à tout commentaire spécifique sur l’équipe de France. En revanche, il insiste sur le projet toulousain, qui reste sa priorité absolue. « Je travaille pour le Stade Toulousain et ça suffit à mon bonheur » confie-t-il, toujours à Midi Olympique.
Sa loyauté affirmée, cependant, ne ferme pas totalement la porte à un avenir en bleu. Mais d’ici là, il devra continuer à orchestrer un effectif riche mais régulièrement amputé de nombreux internationaux — jusqu’à 17 joueurs — pendant les périodes de doublons. Un défi qu’il maîtrise de mieux en mieux, grâce à un travail de fond sur la profondeur de banc et la rotation maîtrisée des joueurs cadres.
Quels impacts pour les prochaines saisons ?
La prolongation d’Ugo Mola garantit une vision à long terme qui profite autant au staff qu’aux joueurs. Elle assure également une grande cohérence dans le recrutement, la gestion de l’effectif et l’alignement des objectifs sur les deux fronts majeurs : le Top 14 et la Champions Cup.
Pour les dirigeants, cela envoie un message fort : celui d’un club qui se projette sur le futur avec ambition mais sans précipitation. Et pour les supporters, c’est un gage de continuité dans l’excellence, avec un style de jeu attachant et une identité toulousaine préservée.
Conclusion : Avec Ugo Mola jusqu’en 2031, c’est bien plus qu’un entraîneur que le Stade Toulousain s’assure – c’est un homme de projet, de culture et de transmission. À l’heure où les grands clubs européens peinent à trouver la stabilité, Toulouse trace une voie ambitieuse : celle d’un empire du rugby résolument tourné vers l’avenir.