Stade Toulousain : Ugo Mola, entre colère froide et ambition dévorante

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By Samuel Dion

La vie d’un grand club comme le Stade Toulousain ne laisse pas de place au répit. Même après une victoire tonitruante à Mayol (50-16), l’amertume reste palpable dans les rangs rouges et noirs. En particulier chez leur manager, Ugo Mola, encore marqué – et clairement irrité – par l’échec en demi-finale de Champions Cup face à l’Union Bordeaux-Bègles. Une frustration qui transpire dans ses propos… et qui en dit long sur l’exigence du technicien toulousain.

La démonstration de Toulon… mais des souvenirs douloureux

Le Stade Toulousain a livré un récital face au RC Toulon pour affirmer un peu plus sa domination en Top 14. Pourtant, en interne, l’ambiance est loin d’être à la fête. Le large score ne suffit pas à apaiser les tensions nées d’une élimination européenne prématurée. Lors de son débriefing post-match, Ugo Mola ne s’est pas embarrassé de langue de bois : « Ça c’est nous. Ce qu’on a fait la semaine dernière, c’était pas nous », a-t-il déclaré dans les vestiaires, selon le staff relayé par plusieurs médias dont Rugbyrama.

Cet échec face à l’UBB, pourtant bien connu des supporters, continue de résonner chez les joueurs comme chez l’encadrement. Et pour cause : au-delà du résultat, c’est l’identité de jeu, l’intensité et la maîtrise qui ont cruellement manqué lors de cette demi-finale perdue.

Maintenir l’excellence : un défi constant

Le technicien toulousain ne veut pas que cette élimination reste sans suite constructive. Pour lui, chaque victoire doit désormais être l’occasion de rappeler ce que signifie jouer au Stade Toulousain : une exigence permanente, un engagement total, une identité offensive affirmée. Avec trois journées encore au programme (contre le Racing 92, Lyon et Perpignan), Toulouse est déjà assuré d’un barrage à domicile, voire d’une qualification directe en demi-finale. Mais Mola a clairement fixé le cap : interdiction de lever le pied.

Car si la course au record de points en phase régulière reste un objectif honorable, l’enjeu majeur est ailleurs : préserver et affirmer une dynamique capable d’effacer les plaies récentes. Les dernières prestations l’ont prouvé : le Stade a les armes pour dominer, mais il doit encore prouver qu’il peut le faire avec constance, face à n’importe quel adversaire, sur n’importe quelle pelouse.

Des cicatrices pour construire un futur plus solide

« Tout le monde doit se souvenir de ce que ça fait de passer à côté dans les moments clés », a rappelé un membre du staff à nos confrères (source : Rugbyrama). Et c’est bien là que Mola place ses ambitions : transformer la défaite en leçon, la frustration en carburant. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le coach félicite ses hommes pour leur réaction rapide à Toulon, tout en les confrontant à leurs responsabilités. Pour lui, l’excellence n’est pas un luxe, mais une norme.

À l’approche des phases finales du Top 14, les regards se tournent désormais vers une seule chose : le rachat. Car, après deux éliminations consécutives en demi-finale de Champions Cup (2023 face au Leinster, 2024 contre l’UBB), le Stade Toulousain doit retrouver les sommets au moins sur le plan national. Et pour cela, aucune place pour l’approximation.

Le message est clair : Mola ne veut pas simplement gagner, il veut convaincre, dominer et surtout, ne plus jamais ressentir cette brûlure d’une frustration non méritée. Et avec un effectif comme le sien — entre la classe de Dupont, la solidité d’Aldegheri et l’explosion d’Emmanuel Meafou — l’excuse du relâchement ne passera pas.

Top 14 : dernière ligne droite avant les phases finales

Face au Racing, à Lyon, puis à Perpignan, les Rouge et Noir auront l’opportunité de peaufiner les automatismes, de digérer pleinement l’échec européen, et surtout d’envoyer un message aux futurs adversaires : ce Stade Toulousain version 2024 est affamé. La rotation d’effectif sera soigneusement gérée, et les titulaires devront afficher une régularité digne des ambitions du club.

Dans l’ombre de la colère non digérée d’Ugo Mola se cache un projet encore bien vivant : remettre le Stade Toulousain sur le toit du rugby français… et bientôt, à nouveau, sur celui de l’Europe.

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