Au plus haut niveau, les blessures sont souvent le revers de la médaille. Julien Marchand en sait quelque chose. Le talonneur du Stade Toulousain et du XV de France a traversé une série d’épreuves physiques, dont une particulièrement marquante en 2019. Aujourd’hui, tout semble rentré dans l’ordre, mais son parcours illustre la rude réalité du rugby professionnel.
Un coup d’arrêt brutal lors du Mondial
Julien Marchand a été un élément clé du XV de France ces dernières années. Pourtant, la Coupe du Monde 2023 a marqué un tournant dans sa carrière. Blessé en début de compétition, il a vu son partenaire de club, Peato Mauvaka, prendre brillamment le relais. Une situation qui a modifié la hiérarchie au poste de talonneur en sélection nationale : désormais, Mauvaka débute les rencontres, et Marchand entre en jeu en cours de match.
Cependant, cette blessure n’était pas la première épreuve que Marchand avait à surmonter. En remontant à 2019, le Toulousain avait déjà dû affronter une expérience beaucoup plus lourde à porter.
2019 : une blessure qui vire au cauchemar
En 2019, Marchand subit une rupture des ligaments croisés. Une blessure classique mais toujours redoutée par les joueurs professionnels. Sauf que pour lui, les complications ne s’arrêtent pas là. Comme il l’a confié récemment à L’Équipe, son calvaire ne faisait que commencer.
« Une semaine après l’opération, j’ai chopé un staphylocoque doré à l’hôpital qui a provoqué une septicémie. J’ai eu énormément de fièvre à cause de l’infection du sang. Ils m’ont alors redescendu au bloc à trois reprises pour me nettoyer le genou. Je suis resté deux semaines à l’hôpital bourré de médocs, en étant obligé de laisser ma jambe raide. Depuis, j’ai souvent eu quelque chose qui cloche à ce genou, notamment au niveau des cartilages. C’est pour ça qu’à mon retour de la dernière Coupe du monde, j’ai profité d’une blessure à l’ischio-jambier pour me le refaire nettoyer. »
Les séquelles de cet épisode ont longtemps pesé sur ses performances et sa condition physique. Pourtant, Marchand n’a jamais lâché, adaptant son jeu et ses entraînements pour continuer à performer au plus haut niveau.
Un retour en pleine forme et un rôle assumé
Aujourd’hui, malgré le changement de statut en équipe de France, Marchand reste un élément incontournable du Stade Toulousain. Avec un humour qui le caractérise, il ironise sur les années qui passent et sur ses obligations d’adaptation :
« Ça va mieux, même si, à presque 30 ans, on commence à être un peu rouillé (sourire) et à ajouter une ou deux routines à son échauffement. Depuis le début de la saison, au moins, je ne souffre plus de mon genou. Et s’entraîner sans douleur, en prenant enfin du plaisir, c’est vraiment top. »
Pour le Stade Toulousain et le XV de France, c’est une excellente nouvelle. Avoir un joueur aussi expérimenté et résilient est un atout considérable. S’il doit désormais jongler avec un rôle de “finisseur” en Bleu, son expérience et son leadership restent précieux pour son club et sa sélection.
Le parcours de Julien Marchand est la preuve qu’au-delà du talent, c’est bien la force mentale et la résilience qui forgent les grandes carrières. À 29 ans, le Toulousain a encore de belles années devant lui. Et nul doute qu’il saura répondre présent, que ce soit pour le Stade Toulousain ou bien sous le maillot bleu.