Antoine Dupont face aux critiques : « Je ne suis pas un panneau publicitaire ! »

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By Samuel Dion

L’image d’Antoine Dupont dépasse largement les terrains de rugby. De Tokyo à Castelnau-Magnoac, l’international français navigue entre spots publicitaires et retour à la terre, en prônant une fidélité à ses racines qui tranche avec les clichés. Mais cette double casquette suscite aussi des interrogations de la part des puristes du rugby. Analyse en profondeur d’un phénomène qui fait évoluer l’image même du Stade Toulousain et, plus largement, du rugby français.

Antoine Dupont : une notoriété qui transcende le rugby

Depuis son sacre aux JO de Paris 2024 avec l’équipe de France de rugby à 7 et malgré une grave blessure contractée durant le Tournoi des Six Nations 2024, Antoine Dupont reste omniprésent dans les médias. Reconverti (momentanément) en ambassadeur de grandes marques, il a récemment représenté Louis Vuitton à l’Exposition universelle d’Osaka, au Japon. Une exposition médiatique qui ne passe pas inaperçue.

Déjà homme fort du Stade Toulousain, quintuple champion de France, Dupont incarne désormais le visage glamour d’un rugby français à la croisée des chemins. Parce que oui, de Toulouse à Tokyo, il n’y a qu’un pas quand on est devenu l’un des sportifs les plus influents de l’Hexagone.

Dans une interview accordée à Point de Vue, le demi de mêlée a tenu à clarifier son approche : « Le but n’est pas d’être un panneau publicitaire, mais d’incarner la marque dans tout ce qu’elle représente. » Une déclaration forte, qui illustre sa volonté de garder le cap tout en explorant de nouveaux horizons.

Un ambassadeur qui bouscule les codes, mais reste fidèle au terrain

En dépit de ces engagements parallèles, Antoine Dupont n’entend pas tourner le dos à ses valeurs. « Je peux assister au défilé Louis Vuitton et, dès le lendemain, retrouver mon frère au milieu des champs de notre village de Castelnau-Magnoac », précise-t-il, toujours dans les colonnes de Point de Vue. Cette double vie, qu’il assume pleinement, est vue par certains comme une prise de distance avec les exigences du haut niveau.

Mais ses coéquipiers du Stade Toulousain le soutiennent. Si certains le taquinent volontiers — « Peut-être qu’ils sont plus envieux qu’autre chose », plaisante-t-il — l’ambiance en interne reste positive. Ce positionnement public contribue même à valoriser le rugby français, parfois perçu comme trop fermé ou élitiste. Dupont aide à l’ouvrir à de nouveaux publics, et indirectement, à renforcer l’attractivité du Top 14 et de sa propre écurie rouge et noire.

Sur le plan sportif, tout l’enjeu pour le Stade Toulousain est de maintenir un équilibre. Son retour attendu dans la rotation — prévu pour le printemps 2025 selon les dernières estimations médicales (source : FFR, janvier 2025) — pourrait coïncider avec les phases finales du Top 14 et de la Champions Cup. Préparer minutieusement son retour sera clé dans les ambitions du club dirigé par Ugo Mola.

Un symbole moderne du rugby français… et du Stade Toulousain

Le cas Antoine Dupont soulève une question de fond : peut-on être professionnel au plus haut niveau et ambassadeur de marque sans perdre son essence de joueur ? En assumant son image médiatique sans renier ses origines ni ses responsabilités sur le terrain, Dupont redéfinit le profil du rugbyman moderne. Pour le Stade Toulousain, c’est une opportunité autant qu’un défi : capitaliser sur une icône mondiale sans la diluer sportivement.

Pas d’inquiétude cependant pour les supporters : Dupont a toujours su faire taire les critiques par ses performances. Quand il reviendra sur les pelouses du Stade Ernest-Wallon, le numéro 9 toulousain saura, à coup sûr, rappeler à tous pourquoi il est la pièce maîtresse du jeu toulousain… et un ambassadeur crédible du rugby français dans le monde entier.

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