Le Stade Toulousain aborde cette saison 2025 avec une ambition claire : marquer l’histoire du Top 14 en réalisant un quadruplé inédit dans l’ère professionnelle. Avec un effectif déjà bien huilé, ponctué de quelques ajustements au mercato et de jeunes pépites en embuscade, la compétition en interne s’annonce féroce. Décryptage des forces en présence et des options probables de l’équipe-type.
Effectif stable, recrues ciblées : une stratégie de continuité assumée
Peu actif sur le marché des transferts, le Stade Toulousain a préféré consolider ses fondations avec la prolongation de cadres essentiels (Jean-Pascal Barraque, Dimitri Delibes, Alexandre Roumat). Seules véritables arrivées notables : Georges-Henri Colombe (Clermont) et Teddy Thomas (La Rochelle), accompagnés du jeune pilier argentin Tomas Rapetti. Le retour de prêt de Paul Mallez, désormais international, est aussi une excellente nouvelle pour le staff d’Ugo Mola.
Cette stratégie de stabilité s’inscrit dans une logique de performance : après une finale maîtrisée face à Bordeaux-Bègles et un triplé de titres, pourquoi bouleverser une équipe qui gagne ? La priorité est donnée à l’intégration progressive des recrues et la montée en puissance des jeunes issus du centre de formation.
Première ligne : bataille rangée dans les tranchées
À gauche, le duel entre Cyril Baille et Rodrigue Neti promet. Si Neti a brillé en phase finale 2024, Baille semble prêt à reprendre sa place après une préparation estivale complète. Le retour de Paul Mallez pourrait poser un dilemme tactique, notamment sur sa polyvalence gauche-droite.
Au talonnage, Julien Marchand portera l’intérim durant l’absence prolongée de Peato Mauvaka. Cramont, auteur d’une finale solide, et le jeune Lacombre, révélation de la saison passée, se disputeront le banc.
À droite, tous les regards sont tournés vers Georges-Henri Colombe. Révélé à la Rochelle mais en manque de continuité, il devra prouver sa valeur face à Dorian Aldegheri, toujours solide, et Joel Merkler, en progression constante.
Flament, Meafou, Brennan : le luxe de la profondeur en deuxième ligne
Incontestable, Thibaud Flament incarne la régularité et l’intelligence de jeu. À ses côtés, le choix reste ouvert. Si Emmanuel Meafou peine à retrouver son rythme après une saison perturbée par une infection pulmonaire, Joshua Brennan a marqué des points précieux.
Attention aussi à Clément Vergé, dont le profil plus mobile correspond à certaines formules de jeu. Là encore, la gestion de l’effectif permettra d’alterner selon les profils d’adversaires.
Une troisième-ligne de rêve, entre puissance et mobilité
Quand on aligne Jack Willis, Anthony Jelonch et François Cros, difficile de trouver mieux sur la scène européenne. Le trio, complémentaire et expérimenté, offre un équilibre parfait. Alexandre Roumat, souvent utilisé comme impact player, continue d’apporter en touche et au sol. Castro-Ferreira, Théo Ntamack et Selevasio Tolofua viennent renforcer une troisième-ligne parmi les plus denses du Top 14.
Charnière : l’axe Dupont – Ntamack bientôt réuni ?
Bonne nouvelle pour le Stade : Romain Ntamack est pleinement opérationnel. Pour Antoine Dupont, la prudence reste de mise après sa grave blessure au genou, mais tout indique un retour aux alentours de janvier 2025. En attendant, Paul Graou affirme son rôle d’intérimaire fiable, épaulé parfois par Santiago Chocobares en mode dépanneur sur les combinaisons d’attaque.
Derrière : Capuozzo, Thomas, Kinghorn, Mallia… une ligne affûtée
À l’arrière, Thomas Ramos reste l’homme de confiance. Aux ailes, la hiérarchie sera dictée par l’état physique de Ange Capuozzo (en convalescence), Blair Kinghorn et l’énergique Juan Cruz Mallia. L’arrivée de Teddy Thomas pourrait bousculer ce trio, surtout face à des blocs défensifs denses.
Au centre, la paire Chocobares – Barassi s’impose par son activité et sa complémentarité. Derrière, Pita Ahki, Paul Costes et Dimitri Delibes sont prêts à faire parler leur polyvalence.
Le XV-type 2025 pressenti
1. Baille | 2. Marchand | 3. Aldegheri ou Colombe | 4. Flament | 5. Meafou | 6. Willis | 7. Cros | 8. Jelonch | 9. Dupont (ou Graou) | 10. Ntamack | 11. Mallia | 12. Chocobares | 13. Barassi | 14. Kinghorn | 15. Ramos
Banc : Cramont ou Lacombre, Neti ou Mallez, Brennan, Roumat, Castro-Ferreira, Graou, Mallia, Colombe
Ce groupe offre une densité exceptionnelle, capable d’affronter les longs tunnels du Top 14 et de la Champions Cup. La capacité de gestion du staff sera cruciale pour tenir physiquement et psychologiquement, tout en préparant déjà la relève.
Avec cette armada, Mola et ses adjoints visent plus qu’une saison réussie : ils veulent poser une pierre de plus dans la légende du Stade Toulousain.