Paul Mallez, surprise des Bleus, prêt à relever le défi du Stade Toulousain

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By Samuel Dion

Alors que la tournée estivale du XV de France en Nouvelle-Zélande a révélé quelques pépites inattendues, un nom a particulièrement retenu l’attention : Paul Mallez. Le jeune pilier, prêté depuis deux saisons à Provence Rugby, y a enchaîné les prestations solides au point de taper dans l’œil du sélectionneur Fabien Galthié. À désormais 24 ans, l’ancien pensionnaire de l’équipe Espoirs du Stade Toulousain revient dans la Ville Rose avec le statut d’international. Un retour chargé d’enjeux, dans un effectif parmi les plus compétitifs d’Europe.

Une ascension fulgurante grâce à une expérience décisive à Aix

Lorsque le Stade Toulousain décide d’envoyer en prêt Paul Mallez à Provence Rugby, l’objectif était clair : lui offrir du temps de jeu et de la constance en Pro D2. Mission accomplie. En deux saisons, le Mosellan s’impose comme un cadre de l’équipe aixoise, disputant plus de 40 matchs et participant pleinement à la très belle saison 2023-2024 du club sudiste.

Sa polyvalence en première ligne séduit immédiatement les observateurs : capable de dépanner aussi bien côté gauche que côté droit de la mêlée, Mallez devient une option rare et précieuse. Assez pour séduire Fabien Galthié, à la recherche de profils hybrides face à l’exigeante tournée néo-zélandaise de l’été 2024. Aligné lors des trois tests contre les All Blacks, il s’illustre par sa capacité d’adaptation, sa robustesse et son sens du placement.

« Il ne faut pas que ça fasse peur. La concurrence fait progresser et te pousse à être meilleur », a-t-il confié à Actu Rugby. Une déclaration qui en dit long sur son état d’esprit à l’aube de son retour à Ernest-Wallon.

Un retour dans un effectif toulousain dense et ambitieux

Rien n’est jamais offert au Stade Toulousain, surtout pas une place de titulaire en première ligne. Le club toulousain, quadruple champion de France en cinq ans, aligne des références mondiales au poste de pilier : Cyril Baille, Dorian Aldegheri, David Ainu’u, entre autres. Dans cet environnement ultra-compétitif, le retour de Paul Mallez s’inscrit dans un véritable bras de fer pour du temps de jeu.

Son profil polyvalent est à double tranchant. D’un côté, sa capacité à évoluer sur les deux ailes de la mêlée est un atout tactique précieux, notamment en Top 14 et en Champions Cup où la profondeur de banc est vitale. De l’autre, cette polyvalence peut lui valoir d’endosser un rôle de « joker » ou de roue de secours, sans réelle visibilité sur un poste spécifique.

Paul Mallez en est conscient : « C’est bien de couvrir les deux postes mais il ne faut pas être la roue de secours. Il faut vraiment être dominant et dominer sur les deux postes […] Je pense que Toulouse me prend pour jouer à droite.» Fort de son expérience côté droit avec Provence Rugby, il pourrait bien challenger Aldegheri pour occuper ce couloir au sein du pack rouge et noir.

Quel impact sur les ambitions du Stade Toulousain ?

L’arrivée (ou plutôt le retour) de Paul Mallez s’inscrit dans une logique d’anticipation et de gestion intelligente des ressources humaines côté toulousain. Avec un calendrier encore alourdi en 2025 – entre Top 14 toujours plus relevé et une Champion’s Cup resserrée et exigeante – disposer d’un pilier capable de couvrir deux postes devient un avantage stratégique clé.

Son retour pourrait également influencer la rotation des cadres durant les doublons internationaux. Lors des phases de Tournoi des VI Nations ou de fenêtres FIFA, sa récente expérience sous le maillot bleu permettra à Mallez d’assumer des rôles de titulaire, soulageant ainsi les leaders du pack. Son intégration dans la rotation toulousaine pourrait rapidement se transformer en fer de lance si ses performances restent sur la même dynamique que celle affichée en juin dernier contre les All Blacks.

Un avenir à construire sous les couleurs du Stade

Paul Mallez ne revient pas à Toulouse les mains vides : il rapporte avec lui une expérience internationale précieuse, une mentalité forgée par l’adversité et une volonté claire de se faire une place parmi les meilleurs. Si la concurrence est rude, elle offre aussi l’opportunité de se hisser de façon durable parmi l’élite.

La saison 2024-2025 pourrait bien devenir celle de la confirmation pour le jeune Mosellan, qui symbolise à merveille la stratégie de long terme du Stade Toulousain : former, faire mûrir, puis réintégrer des talents arrivés à maturité pour renforcer un collectif déjà redoutable.

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