Stade Toulousain : les genoux de Dupont, enjeu majeur avant un comeback attendu

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By Samuel Dion

Antoine Dupont, blessé au ligament croisé du genou droit pour la deuxième fois, fait face à un tournant médical et stratégique pour la suite de sa carrière. Le Stade Toulousain, tout comme le XV de France, suit avec attention l’évolution de son maître à jouer dont l’absence pèse lourdement sur les dynamiques collectives.

Un genou sous surveillance : le prix de l’excellence

Le 15 mars dernier, lors du choc face à l’Irlande dans le Tournoi des Six Nations, Antoine Dupont s’écroulait, fauché par un déblayage musclé de Tadhg Beirne. Après une batterie d’examens, le verdict tombe : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. Une blessure grave, déjà vécue en début de carrière par le demi de mêlée, et cette fois touchant la même articulation.

Pour Dupont, cette récidive n’est pas prise à la légère. Il a lui-même confié à L’Équipe : « Il me reste encore quelques années de carrière, et des genoux, je n’en ai que deux, dont un qui est déjà bien abîmé. Il faut donc que j’en prenne soin. ».

Cette prise de conscience traduit une lucidité rare chez un joueur d’à peine 28 ans, mais dont l’intensité des saisons accumulées pose inévitablement la question de la gestion à long terme. Le Stade Toulousain l’a bien compris : le retour de Dupont ne devra pas être précipité.

Un retour progressif : entre prudence et nécessité

Prévu pour la fin novembre 2025 — du moins selon les délais actuellement annoncés —, Dupont pourrait faire l’impasse sur la tournée d’automne avec les Bleus (contre les Springboks, Fidji et Australie). Cette option, loin d’être anodine, révèle deux enjeux majeurs :

  • Assurer une rééducation complète : Après deux blessures similaires, la prudence prévaut. Le staff médical privilégie la solidité à long terme plutôt qu’un retour précipité pour les échéances internationales.
  • Préparer en douceur son retour en Top 14 : Le Stade Toulousain aura plus que jamais besoin de lui pour la seconde moitié de saison, dans une phase critique mêlant Champions Cup et phase finale du championnat français.

Sur le terrain, l’absence d’Antoine Dupont oblige Ugo Mola à réajuster l’animation du jeu. Si Paul Graou et Baptiste Germain offrent des alternatives crédibles, aucune ne reflète l’impact délétère de la perte d’un capitaine capable de changer le cours d’un match.

Le Stade Toulousain sans Dupont : adaptation et enjeux collectifs

L’ombre d’Antoine Dupont continue de planer sur Ernest-Wallon. Depuis son absence, le jeu toulousain a alterné éclairs de génie et manques de liant. En Top 14, les Rouge et Noir demeurent dans les six premiers, mais ont perdu plusieurs confrontations serrées, preuve que le leadership et la vista de Dupont sont irremplaçables.

Ainsi, le staff toulousain structure l’équipe autour d’un plan B tactique, misant davantage sur la stabilité de la paire Ntamack/Guitoune ou Ahki pour garder de la continuité au milieu du terrain. En parallèle, une montée en puissance des jeunes comme Edgar Retière ou Mathis Castro-Ferreira pourrait être accélérée.

En Champions Cup, le timing du retour de Dupont pourrait être décisif. Si les Rouge et Noir visent comme chaque année le titre européen, un retour en forme de leur stratège dès les phases éliminatoires changerait complètement le visage de l’équipe.

Vers une gestion de carrière à la Sexton ?

La déclaration du demi de mêlée toulousain laisse entrevoir une possible évolution dans sa gestion de carrière. Moins de matchs, plus de repos, des objectifs ciblés. Une trajectoire à la Sexton, l’emblématique n°10 irlandais, dont la transition vers une gestion millimétrée avait prolongé l’efficacité au haut niveau.

Le Stade Toulousain et l’Équipe de France devront donc plus que jamais coordonner le calendrier sportif et médical de Dupont, dont la présence ou l’absence influence fortement les résultats.

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