Un an après la lourde défaite en finale face au Stade Toulousain (59-3), Ben Tameifuna revient sur sa décision de jouer malgré une blessure à l’épaule. Un choix audacieux qui s’est révélé un échec pour l’Union Bordeaux-Bègles.
Un pari osé de Yannick Bru
La saison passée, l’UBB atteignait la finale du Top 14 après une campagne impressionnante. Pourtant, au moment d’affronter le rouleau compresseur toulousain, le staff girondin prend une décision surprenante : titulariser deux joueurs diminués physiquement, Matthieu Jalibert et Ben Tameifuna.
Dans une interview accordée à Sud-Ouest, le pilier tongien raconte : « La première chose qui me vient en tête, c’est le lendemain de la demi-finale quand Yannick (Bru) vient me voir pour me demander si je veux jouer la finale. […] Quand le coach m’a demandé ça, j’ai basculé directement et j’ai fait tout ce que je pouvais pour être prêt. »
Malgré son épaule blessée depuis le barrage, Tameifuna tente un retour accéléré. Mais face au Stade Toulousain, au sommet de son art, cette prise de risque ne porte pas ses fruits, et l’UBB subit une défaite historique.
Une détermination admirable mais un combat perdu d’avance
Le colosse tongien voulait honorer la confiance de son staff, même au prix de sa condition physique. Il avoue : « Quand tu es dans ton match, tu ne penses à rien d’autre. Il y a juste eu une ou deux fois, après des plaquages, où la douleur était bien présente. Mais j’ai essayé d’aller au-delà de ça. »
Cette mentalité guerrière fait honneur à son engagement envers l’UBB, mais pose la question de la gestion des joueurs blessés en période décisive. Face à un Stade Toulousain inhérent à ces grands rendez-vous, jouer diminué signifiait donner un avantage conséquent à l’adversaire.
Le Stade Toulousain, impitoyable en finale
Ce match a une nouvelle fois confirmé la domination rouge et noire sur le championnat. Lucides et sans pitié, les hommes d’Ugo Mola ont pleinement profité des lacunes de l’UBB, infligeant un écart inédit dans l’histoire des finales du Top 14. Une preuve supplémentaire que pour rivaliser avec Toulouse, il ne peut y avoir de place pour l’approximation.
Si Bordeaux a appris de ses erreurs, le Stade Toulousain, lui, continue d’écrire sa légende. La saison prochaine, l’UBB tentera de prendre sa revanche, mais une chose est sûre : jouer amoindri contre le champion de France en titre est un pari trop risqué.