Un ancien du Stade Toulousain, médaillé d’or olympique, s’engage avec Nissa Rugby. Le transfert de Jean-Pascal Barraque soulève autant d’interrogations que de nostalgie chez les supporters toulousains. Analyse d’un joueur à la trajectoire atypique.
Un renfort de poids — mais pas anodin — pour Nissa Rugby
Nissa Rugby frappe fort en cette intersaison 2025. Le club niçois, engagé en Nationale, a officialisé le 24 juillet dernier l’arrivée de Jean-Pascal Barraque. Âgé de 34 ans, le trois-quarts centre français arrive en provenance de l’USAP (Union Sportive Arlequins Perpignanais). Son expérience dans l’élite et sa médaille d’or obtenue aux Jeux Olympiques de Paris 2024 en rugby à 7 font de cette recrue une tête d’affiche pour le club sudiste.
Le club niçois n’a pas publié le détail du contrat, ni les modalités financières du transfert. Mais cette signature démontre clairement l’ambition de Nissa à renforcer sa ligne arrière avec un profil expérimenté, polyvalent et capable d’accompagner les jeunes sur le terrain comme dans le vestiaire. Barraque peut évoluer au centre, à l’arrière ou à l’ouverture, ce qui en fait un atout précieux dans une saison de Nationale où la densité du calendrier pousse chaque équipe dans ses retranchements.
Barraque, un produit (éphémère) du Stade Toulousain
Passé rapidement par le Stade Toulousain lors de la saison 2013-2014, Jean-Pascal Barraque ne s’est jamais véritablement imposé sous le maillot rouge et noir. À l’époque, le club misait encore fortement sur Gaël Fickou et Florian Fritz au centre, rendant l’éclosion du jeune espoir difficile. Après un bref passage toulousain, Barraque a goûté aux pelouses de La Rochelle, de Bordeaux-Bègles, puis à une période plus stable avec Clermont, jusqu’à Perpignan récemment.
Mais c’est surtout en rugby à 7 que Barraque a brillé. Avec l’équipe de France, il a terminé en apothéose en remportant la médaille d’or aux JO 2024 à Paris. Un accomplissement majeur dans sa carrière, et une reconnaissance tardive de ses qualités d’adaptation, de vitesse et de lecture du jeu. Son style de jeu vif et sa capacité à jouer dans des espaces réduits resteront des souvenirs marquants pour les suiveurs du rugby à 7 français.
Ce que Toulouse a perdu… et ce qu’il n’aurait probablement pas exploité
Du côté du Stade Toulousain, le départ de Barraque il y a plus de dix ans n’est jamais devenu un sujet de débat brûlant. Dans une institution surpeuplée de talents jeunes et bien encadrée tactiquement depuis l’ère Ugo Mola, il est peu probable que Jean-Pascal Barraque aurait trouvé sa place aujourd’hui. L’effectif actuel dispose d’une profondeur XXL au centre (Pita Ahki, Dimitri Delibes, Paul Costes…), et les lignes arrières sont déjà blindées de talents polyvalents.
Pour autant, l’ascension de Barraque rappelle que le Stade Toulousain continue de former ou d’attirer des profils de qualité, même s’ils ne portent pas longtemps le maillot rouge et noir. Le voir performer ailleurs, puis atteindre les sommets du rugby à 7, pourrait presque servir de vitrine annexe à la formation toulousaine… même si l’encadrement sportif toulousain aurait certainement préféré maximiser ce capital sur la Garonne.
Enjeux pour Nissa Rugby et suite pour Barraque
Pour Nissa Rugby, la signature de Barraque est bien plus qu’un simple coup médiatique. Le club ambitionne de jouer les premiers rôles en Nationale et, à terme, viser la montée en Pro D2. L’arrivée d’un joueur de ce calibre renforce la crédibilité du projet et offre au public niçois une figure de proue immédiatement identifiable. Herrera et les siens savent que leur championnat sera exigeant, mais le recrutement de cet ancien international offre un avantage stratégique certain, notamment dans la gestion des matchs serrés.
Reste à savoir si Barraque saura maintenir son niveau de jeu physique en Nationale, un championnat où le défi est souvent plus rugueux que technique. Son vécu et sa vista pourraient justement être les clés d’un impact rapide avant, pourquoi pas, une transition vers un rôle de mentor ou d’entraîneur dans les années à venir.