Stade Toulousain : Graou, Ntamack et Gourgues enchaînent – Analyse des trois joueurs clés de ce début de saison

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By Samuel Dion

Le Stade Toulousain avance tambour battant en ce début de saison 2025, porté par une gestion millimétrée de son effectif. Derrière l’apparente rotation, trois visages émergent et cumulent les minutes : Paul Graou, Romain Ntamack et Kalvin Gourgues. Décryptage d’un trio indispensable dans la stratégie d’Ugo Mola.

Une gestion des temps de jeu maîtrisée… mais quelques incontournables

À Toulouse, la profondeur d’effectif n’est pas une légende. Avec neuf joueurs appelés en équipe de France pour le dernier stage à Marcoussis, le staff rouge et noir continue de miser sur la polyvalence et le sang neuf pour préserver ses cadres. Cette politique, devenue une marque de fabrique d’Ugo Mola, permet au Stade de rester compétitif sur tous les tableaux – que ce soit en Top 14 ou en Champions Cup – sans exposer ses stars à des blessures inutiles.

Cependant, trois joueurs sortent du lot par leur régularité et leur exposition, confirmant leur rôle central dans l’animation du jeu toulousain.

En tête, on retrouve Paul Graou. Auteur de 533 minutes depuis le coup d’envoi de la saison, le demi de mêlée originaire du Gers assure l’intérim d’Antoine Dupont avec brio. Avec des concurrents encore jeunes (Saito, Daroque, Llaveria), Graou endosse cette mission avec sérieux, façonnant le rythme et la continuité du jeu toulousain. Son activité incessante et sa vision font de lui le métronome de cette première partie de saison où chaque point compte, d’autant que le retour programmé de Dupont – attendu pour le bloc de février – lui offrira une respiration salvatrice.

Romain Ntamack : le grand retour du maestro

Deuxième joueur le plus utilisé avec 496 minutes au compteur, Romain Ntamack enchaîne enfin avec le Stade Toulousain. Longtemps freiné par des douleurs persistantes au genou la saison dernière, l’ouvreur du XV de France a aujourd’hui retrouvé vivacité et confiance. Cette montée en puissance n’est pas anodine : elle correspond à une volonté affirmée de retrouver du rythme avant les échéances internationales de 2025, notamment la tournée estivale et le grand retour des phases finales européennes.

Le tandem qu’il forme avec Graou est essentiel à la mécanique toulousaine, apportant à la fois sérénité et créativité dans les zones clés. Son jeu au pied millimétré et sa capacité à attaquer la ligne redeviennent des atouts majeurs, ce qui n’a pas échappé à Fabien Galthié, qui le considère encore comme un élément pivot dans l’architecture des Bleus.

Kalvin Gourgues : la révolution venue de la jeunesse

Sensation de ce début de saison, Kalvin Gourgues (488 minutes jouées) s’est imposé comme une valeur sûre du centre de l’attaque rouge et noire. À seulement 21 ans, sa capacité à casser les lignes, ses plaquages offensifs et sa lecture du jeu en font un pur produit de la formation toulousaine. Dans un Stade Toulousain réputé pour ses talents bruts (on pense à Lebel, Capuozzo ou Jelonch), l’éclosion de Gourgues ne pouvait pas mieux tomber, surtout à l’heure où plusieurs cadres sont régulièrement requis en équipe nationale.

Son intégration au groupe France pour la tournée de novembre valide sa montée en puissance. Preuve du regard appuyé que porte désormais le staff tricolore sur ce pur produit de la Garonne, qui pourrait bien s’installer durablement dans le paysage international si sa progression continue sur ce rythme.

Des rôles différents, une exigence commune

Derrière ces trois profils — l’intérimaire précieux (Graou), le cadre retrouvé (Ntamack), et le jeune prodige (Gourgues) — se cache une stratégie mûrement réfléchie par Ugo Mola. Chaque joueur s’intègre dans une architecture collective immersive, où le temps de jeu n’est jamais laissé au hasard. L’objectif reste clair : avancer sans surcharger, performer sans fragiliser.

Avec un Top 14 de plus en plus disputé et une Champions Cup où Toulouse visera une nouvelle étoile, la gestion des corps et des esprits devient cruciale. Et pour l’heure, Graou, Ntamack et Gourgues incarnent parfaitement cette volonté de conjuguer ambition et durabilité.

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