Rares sont les joueurs qui incarnent aussi fidèlement l’ADN d’un club. Romain Ntamack, ouvreur du Stade Toulousain et véritable enfant du club, continue de fasciner par son parcours linéaire et profondément enraciné dans la formation rouge et noire. S’il est aujourd’hui l’un des principaux chefs d’orchestre de l’attaque toulousaine, il le doit autant à son talent précoce qu’à un environnement de camaraderie et d’excellence.
Dans une récente vidéo publiée par France Rugby, l’international tricolore a partagé un témoignage touchant sur ses débuts et sur les deux figures qui ont marqué son adolescence de rugbyman : Matthis Lebel (ailier du Stade Toulousain) et Martin Page-Relo, aujourd’hui demi de mêlée de l’Union Bordeaux-Bègles.
Une amitié cimentée sur les terrains de Toulouse
Tout débute aux Sept-Deniers, là où un jeune Ntamack foule l’herbe avant même de savoir attacher ses crampons. Bercé par les exploits de son père Émile, il embrasse logiquement le rugby dès ses cinq ans. Pourtant, c’est à l’adolescence que la voie professionnelle commence à lui apparaître comme une évidence. À ce moment précis, deux figures clés rejoignent son quotidien rugbystique : Matthis Lebel et Martin Page-Relo.
Dans ses propres mots, relayés par France Rugby le 4 novembre 2025, Ntamack partage : « Vers 12/13 ans, mes deux meilleurs amis, Matthis Lebel et Martin Page-Relo, m’ont rejoint à Toulouse. On a grandi ensemble. Au début, c’était pour s’amuser… et petit à petit, c’est devenu sérieux. C’est rigolo de voir où on en est arrivé aujourd’hui. » (source : France Rugby).
Cette amitié tripartite a été bien plus qu’un simple lien affectif. Elle a créé un cocon propice à l’épanouissement, un moteur de motivation réciproque, un trio qui s’est tiré mutuellement vers le haut au fil des entraînements et des sélections.
Deux trajectoires, une même école : Toulouse
Les trois joueurs, bien que formés au même endroit, ont suivi des trajectoires légèrement différentes. Matthis Lebel, aujourd’hui cadre incontournable de la ligne de trois-quarts toulousaine, partage toujours le vestiaire avec Ntamack. Les automatismes qu’ils ont cultivés dès leurs jeunes années sont perceptibles sur le terrain. Leur entente, quasi télépathique, fait souvent la différence dans les moments clés des matchs de Top 14 ou de Champions Cup.
Martin Page-Relo, quant à lui, a pris un autre chemin. Après avoir fait ses classes à Toulouse, il a décidé en 2023 de rejoindre l’Union Bordeaux-Bègles en quête de temps de jeu. Une décision qui lui a permis de gravir un palier supplémentaire, jusqu’à intégrer le groupe élargi du XV de France en 2024. Malgré la séparation des clubs, le lien avec Ntamack demeure intact : respect mutuel, admiration et souvenirs partagés.
Les valeurs toulousaines au cœur du parcours
Ce témoignage met une nouvelle fois en lumière la qualité de la formation toulousaine, véritable référence en France. Le Stade Toulousain ne façonne pas seulement des joueurs, mais des hommes, soudés autour de valeurs fortes : confiance, fidélité, exigence. L’histoire de Ntamack, Lebel et Page-Relo l’illustre parfaitement.
À l’heure où les clubs cherchent à attirer de jeunes talents à coups de contrats juteux, Toulouse investit d’abord dans le long terme : recruter jeune, former intensément et intégrer progressivement au haut niveau. Et les résultats sont là : en 2024, Toulouse a encore remporté le Top 14 et figure sur le podium du classement européen de formation selon le dernier rapport de l’EPCR.
Alors que l’avenir du rugby français s’écrit avec une nouvelle génération talentueuse, l’exemple de cette amitié entre cracks issus d’un même vivier souligne l’importance de construire autour de la stabilité et de l’humain.
Avec un Romain Ntamack toujours aussi influent sur les terrains, une relation fusionnelle avec Lebel, et des retrouvailles fraternelles avec Page-Relo lors des confrontations face à l’UBB en Top 14, les prochaines saisons s’annoncent riches en émotions.
Et si, finalement, la force du Stade Toulousain résidait tout simplement dans cette capacité à forger bien plus que des joueurs : à créer des histoires ?