Le Stade Toulousain a frappé un grand coup en s’imposant 29-17 face au Stade Français lors de la 9e journée du Top 14 dans un match à haute intensité. Menés à la pause, les Rouge et Noir ont inversé la tendance grâce à une deuxième période d’une rare maîtrise, confirmant leur statut de favori pour le titre 2025.
Une première période tendue marquée par les erreurs toulousaines
Ce choc entre cadors avait été annoncé comme un test grandeur nature pour le Stade Toulousain, toujours invaincu à domicile cette saison. Pourtant, en première période, les hommes d’Ugo Mola ont montré un visage inhabituel : stériles offensivement, fébriles dans la gestion, et dominés dans l’intensité. Le Stade Français, emmené par un Paul Gustard stratège et pragmatique, a su exploiter chaque erreur adverse.
Noah Nene a ouvert le score à la 27e minute après un jeu au pied mal ajusté de Vergé et une course supersonique qui a laissé Mallia sur place. (source : match diffusé sur Canal+ Rugby, 1er novembre 2025). Face à une défense bien organisée et agressive, Toulouse n’a inscrit que trois points dans ce premier acte, rentrant aux vestiaires mené 3-10 et avec de nombreux doutes. Mention spéciale à l’arbitre, qui a laissé Alexandre Roumat sur le terrain malgré un contact litigieux sur Nene. Une décision controversée, mais non revue par le bunker.
Mais le fait marquant de cette mi-temps fut sans doute l’annonce de la prolongation d’Antoine Dupont jusqu’en 2029, diffusée d’ailleurs pendant la pause. Un message fort envoyé à la concurrence et une source de motivation retrouvée pour ses coéquipiers, même en son absence du terrain durant les doublons internationaux.
Un banc gagnant et une démonstration dans le second acte
Dès le retour des vestiaires, le vent a tourné. Le pack toulousain a haussé son niveau, symbolisé par Jack Willis, véritable bulldozer sur ses charges. Auteur de l’essai de l’égalisation à la 42e, l’Anglais a relancé tout un collectif jusque-là timoré.
Au cœur du tournant du match, à la 53e, un essai de Kerr-Barlow a été refusé pour une faute en touche. Deux minutes plus tard, Ange Capuozzo illuminait Ernest-Wallon d’un slalom de 50 mètres pour le deuxième essai toulousain. L’Italien confirme son retour en forme après une série de prestations convaincantes en Champions Cup.
Mais l’impact majeur est venu du banc. Avec le retour de Cyril Baille, absent depuis la 3e journée face à Montpellier, le pilier gauche a solidifié la mêlée et permis plus de stabilité. Derrière lui, Mallia a rattrapé son erreur du premier acte en traversant la ligne parisienne pour offrir à Gourgues son premier essai en Top 14. Un symbole fort de la confiance du staff dans la jeunesse montante du club.
En fin de match, Alexandre Roumat, impliqué dans une action controversée plus tôt, s’est racheté par un essai sous les poteaux à la 77e. Un essai synonyme de bonus offensif… momentanément. Car Léo Barré, inspiré, a percé la défense pour inscrire un essai qui a privé Toulouse du précieux point supplémentaire.
Une victoire essentielle dans la course au titre
En s’imposant face à un concurrent direct comme le Stade Français, le Stade Toulousain reprend la tête du Top 14. Ce succès, obtenu avec détermination et adaptabilité, valide la gestion de l’effectif par le staff durant cette période de doublons. Sans Dupont, Ramos, Flament ou Lebel, le collectif toulousain s’est appuyé sur ses cadres restants et un banc performant.
Au-delà des trois points, c’est un signal fort envoyé à la concurrence : même privé de ses stars, le Stade Toulousain reste une référence. Il faudra confirmer lors des prochaines échéances, notamment contre l’UBB puis en Champions Cup face aux Harlequins.
Ce match a surtout mis en lumière la profondeur d’effectif, la résilience du groupe et la pertinence des choix tactiques d’Ugo Mola, qui a su ajuster son système à la pause pour totalement renverser la vapeur. Une victoire de caractère qui installe Toulouse en patron du championnat.