Stade Toulousain : Paul Graou prêt à faire oublier Dupont pour la demi-finale face à Bayonne

Photo of author

By Samuel Dion

Le Stade Toulousain s’apprête à disputer une demi-finale de Top 14 sous haute tension. Vendredi soir, au stade Matmut Atlantique de Bordeaux, les hommes d’Ugo Mola affronteront l’Aviron Bayonnais avec un seul objectif : se qualifier pour la finale et continuer à défendre leur titre de champion de France. Mais une absence continue de peser lourd au sein de l’effectif rouge et noir : celle d’Antoine Dupont.

C’est Paul Graou, 27 ans, qui aura la lourde tâche de tenir le poste de demi de mêlée. Dans une interview accordée à La Dépêche, il s’est exprimé avec franchise et ferveur sur le symbole que représente ce numéro 9 mythique dans le collectif toulousain.

La succession de Dupont : mission impossible ?

Depuis sa grave blessure contractée lors du Tournoi des Six Nations, Antoine Dupont n’a plus rechaussé les crampons avec le Stade Toulousain. Véritable dépositaire du jeu toulousain, son absence a obligé Ugo Mola à revoir son animation offensive, redistribuant les responsabilités au sein du groupe. Paul Graou, ancien du SU Agen et du Stade Montois, s’est imposé naturellement comme le remplaçant désigné.

Mais comment mesure-t-on l’impact d’une telle succession ? Dupont incarne aujourd’hui l’élite mondiale au poste de demi de mêlée. Graou, lui, amène un style plus sobre, mais tout aussi engagé. Interrogé par La Dépêche, le Toulousain déclarait : « J’ai envie d’assurer pour l’équipe et je veux me donner à 100 % même si je vais certainement me tromper. C’est vraiment un plaisir et un honneur de pouvoir porter ce maillot avec le N.9 dans le dos. C’est une fierté mais il faut que cela reste du plaisir ».

Des mots forts qui témoignent d’un état d’esprit irréprochable. Mais aussi d’une pression tangible : celle de maintenir le niveau de jeu d’un club qui vise le doublé chaque saison.

Les clés du jeu toulousain dans les mains de Graou

L’importance du numéro 9 dans le système toulousain est capitale. Animation offensive en sortie de mêlée, dynamisme autour des rucks, communication constante avec le 10 (Ramos ou Ntamack selon les choix d’Ugo Mola) : Graou devra être partout. Si ses prestations récentes ont montré sa solidité, la demi-finale face à une équipe combative comme Bayonne représentera un test grandeur nature.

L’Aviron ne viendra pas à Bordeaux en victime expiatoire. Solide en conquête et rugueux dans les duels, le club basque sait harceler les charnières adverses. Graou devra donc faire preuve de lucidité sous pression, tout en insufflant du rythme pour servir ses lancements de jeu. La qualité de ses passes, sa lecture du jeu et sa connexion avec son pack seront autant de leviers à activer pour faire oublier l’absence de l’homme fort du XV de France.

Un enjeu capital pour le Stade Toulousain

Après une élimination frustrante en demi-finale de Champions Cup face à l’Union Bordeaux-Bègles, le Stade Toulousain joue gros. Le club ne veut ni d’une saison blanche, ni abandonner son ambition de dominer le rugby français. Cette demi-finale de Top 14 représente donc bien plus qu’un match de phase finale : c’est une question de continuité dans l’exigence.

Pour Paul Graou, performer sous ce maillot rouge et noir chargé d’histoire est autant un devoir qu’un immense défi personnel. S’il parvient à tenir la barre, il pourrait non seulement permettre à Toulouse de défendre son titre au Stade de France, mais aussi légitimer son statut de doublure de luxe. En l’absence d’Antoine Dupont, Paul Graou ne joue pas seulement une place en finale. Il joue aussi sa place dans le cœur des supporters.

En somme, l’histoire du numéro 9 continue de s’écrire au Stade Toulousain. Et vendredi soir, c’est Graou qui tiendra la plume.

Laisser un commentaire