Stade Toulousain : Naoto Saito, l’arme en devenir à la mêlée analyse ses progrès et son défi clé

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By Samuel Dion

Arrivé quasiment dans l’ombre l’été dernier, Naoto Saito s’impose progressivement comme une pièce stratégique du puzzle toulousain. Le demi de mêlée nippon, seule recrue du Stade Toulousain lors de la dernière intersaison, prend de plus en plus ses marques, porté par un travail acharné et une intégration réussie dans un collectif d’élite.

Un début discret, une montée en puissance

Quand Naoto Saito a posé ses valises à Ernest-Wallon en provenance du Tokyo Sungoliath, peu de supporters savaient à quoi s’attendre. International japonais prometteur, il devait initialement occuper un rôle de doublure derrière Antoine Dupont et Paul Graou. Mais avec la blessure du capitaine tricolore et les roulements nécessaires dans un calendrier aussi dense que celui du Top 14, Saito a vu son temps de jeu augmenter.

Au fil des semaines, et notamment lors des phases finales où son apport a été décisif, le demi de mêlée a montré des progrès significatifs dans tous les compartiments du jeu. Dans une interview accordée à La Dépêche, il confie : « Si je compare par rapport à septembre […] je pense avoir progressé. Au niveau du jeu au pied, de la confiance… Et puis je comprends mieux la tactique, la philosophie du club. »

Cette adaptation réussie ne doit rien au hasard. En plus de son implication à l’entraînement, Saito a su s’approprier la culture toulousaine du rugby : un jeu fluide, basé sur la liberté d’initiative mais aussi sur une extrême rigueur tactique. Des exigences élevées que le joueur japonais, réputé travailleur, semble pleinement accepter.

Le jeu au pied, un facteur de performance incontournable en Top 14

Si le tableau d’évolution est prometteur, Naoto Saito n’est pas le premier à reconnaître qu’un axe de progression reste prioritaire : le jeu au pied. Dans le rugby français, et particulièrement en Top 14, la maitrise des sorties de camp par le demi de mêlée est centrale pour asseoir la domination territoriale.

« C’est une des choses que je travaille le plus car en France, le gain de territoire avec les coups de pied du 9 fait partie intégrante du jeu. » admet Saito dans La Dépêche. Il s’entraîne spécifiquement avec David Darricarrère, l’entraîneur des trois-quarts, et Paul Graou, son concurrent direct et homme fort du staff toulousain. Cette attention portée sur l’amélioration du jeu au pied vise à donner plus d’options stratégiques à Ugo Mola dans sa gestion des matchs serrés.

Le manque de longueur et de précision dans ses dégagements reste perceptible face à certaines défenses agressives. Mais les progrès récents montrent une courbe ascendante. Face au Racing en demi-finale ou lors du match au Vélodrome, Saito a su répondre présent dans les rucks chauds. Une preuve qu’en plus des qualités techniques, le demi de mêlée développe aussi un mental d’acier, capable de surmonter la pression des grands rendez-vous.

Quel impact pour la suite de la saison ?

Avec le retour progressif d’Antoine Dupont, Toulouse retrouvera son électron libre. Mais cela ne signifie pas que Saito ne jouera plus un rôle clé. Bien au contraire. Dans l’optique d’une saison longue, entre Top 14, Champions Cup et doublons internationaux, garder la fraîcheur du banc est capital. Saito pourrait ainsi devenir la meilleure assurance-vie d’Ugo Mola sur des séquences charnières, tout en préparant l’avenir du club à ce poste exigeant.

À moyen terme, cette montée en puissance forge un trio performant entre Dupont, Graou et Saito, chacun avec un profil distinct mais complémentaire. Une richesse rare, surtout quand on sait l’importance stratégique du rôle de demi de mêlée dans les systèmes de jeu modernes.

Conclusion : Naoto Saito n’est plus uniquement “la recrue japonaise du Stade Toulousain”. Il est désormais un réel atout dans l’armada rouge et noire, en pleine mutation et toujours à la recherche de l’excellence. Si son jeu au pied continue de s’améliorer, nul doute que son nom résonnera de plus en plus fort dans les travées d’Ernest-Wallon comme sur les pelouses européennes.

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