Il était attendu comme le digne successeur de Charlie Faumuina, mais la greffe n’a jamais pris. Nepo Laulala, pilier international néo-zélandais, quitte finalement le Stade Toulousain sans avoir pu réellement prouver sa valeur sur les pelouses du Top 14. Direction l’Angleterre, où Gloucester fonde maintenant de grands espoirs sur l’ancien All Black.
Un recrutement de prestige… vite contrarié
Recruté en 2023 par le Stade Toulousain pour combler le départ du monument Charlie Faumuina, Nepo Laulala arrivait avec un solide bagage : 53 sélections avec les All Blacks, une expérience du très haut niveau et une puissance redoutée dans les mêlées fermées. Sur le papier, un choix cohérent de la direction sportive toulousaine, désireuse de maintenir une densité physique en première ligne.
Malheureusement, tout a basculé très vite. Victime d’une grave blessure au tendon d’Achille après seulement quelques matchs, Laulala n’a jamais eu l’occasion de s’imposer. Le joueur s’engage alors dans une longue convalescence, sans réussir à retrouver le chemin des terrains. Son contrat est finalement rompu en cours de saison, décision que le joueur n’a pas digérée, exprimant son dépit via les réseaux sociaux à l’époque, sans toutefois remettre en cause l’institution elle-même.
La destination Gloucester : un nouveau départ salvateur ?
Officiellement annoncé cette semaine par le club anglais de Gloucester Rugby, l’arrivée de Laulala pour la saison 2025/2026 marque un tournant dans sa carrière. L’ancien All Black s’entraînait déjà avec l’effectif depuis plusieurs mois, profitant de l’intersaison pour prouver qu’il était physiquement apte à reprendre le combat. Dans un communiqué relayé par le club, le pilier ne cache pas son soulagement et ses ambitions :
« C’était une période effrayante, je ne savais pas du tout ce qui allait se passer. Je traversais un moment très difficile en France. Heureusement, Gloucester m’a accueilli à bras ouverts. Ce sera une belle revanche. Je veux profiter pleinement de cette deuxième chance » – source : @gloucesterrugby
Un échec de plus en première ligne pour le Stade Toulousain ?
Ce départ relance une réflexion sur le management de l’effectif de première ligne au Stade Toulousain. Si la formation est au cœur du projet, les recrutements de jokers médicaux ou joueurs expérimentés se sont multipliés ces dernières saisons, avec des fortunes diverses. De Charlie Faumuina (réussite totale) à Laulala (gros point d’interrogation), en passant par les plus jeunes comme Dorian Aldegheri ou Joel Merkler, le club oscille entre stabilité structurelle et paris sur l’avenir.
La blessure de Laulala n’est bien sûr pas imputable au staff, mais sa gestion et la rupture rapide de contrat interrogent. À l’aube des grandes joutes européennes et alors que le Top 14 impose une densité physique constante, les choix à venir dans les profils de piliers droits seront déterminants. Surtout avec un effectif déjà amputé de nombreux internationaux mobilisés pour les différentes fenêtres internationales.
Quel impact pour Toulouse dans la saison actuelle ?
Sur le plan sportif, le départ de Laulala n’a pas bouleversé l’organigramme du club cette saison, car l’international ne figurait pas dans la rotation en raison de sa blessure. Toutefois, cette bévue sur le marché des transferts incite à la prudence. Alors que le Stade Toulousain vise une nouvelle fois le doublé Top 14 – Champions Cup, la solidité de la mêlée reste l’une des pierres angulaires du système d’Ugo Mola. L’effectif devra donc faire preuve d’endurance, à défaut d’avoir trouvé une nouvelle recrue de poids d’ici la fin de saison.
Gloucester, de son côté, parie sur un retour en forme de Laulala pour renforcer une mêlée trop souvent à la peine en Premiership. Une signature qui pourrait bien être l’un des coups malins du mercato s’il retrouve son niveau pré-blessure.