Pourquoi les demi-finales du Top 14 ne reviendront (probablement) pas à Toulouse

Photo of author

By Samuel Dion

Depuis 2012 et une mémorable victoire du Stade Toulousain face au RCT en demi-finale du Top 14, les amoureux de rugby dans la Ville Rose attendent avec impatience le retour de ce grand rendez-vous sur leurs terres. Pourtant, comme l’a récemment confirmé Yann Roubert, président de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), ce scénario semble de moins en moins probable. Décryptage des raisons de cette mise à l’écart et de ses conséquences pour Toulouse.

Une capacité jugée insuffisante

Le Stadium de Toulouse, joyau historique du rugby français, n’est plus au cœur du dispositif des phases finales du Top 14. La raison ? Ses 33 000 à 34 000 places jugées aujourd’hui trop limitées pour accueillir des demi-finales qui affichent, chaque année, complet.

Yann Roubert, interrogé par La Dépêche du Midi, a été clair : « Dans la mesure où les demi-finales sont systématiquement à guichets fermés […] on a tendance à privilégier les stades de France qui ont la plus grande capacité. »

Ainsi, des enceintes comme le Groupama Stadium de Lyon (59 000 places), le Matmut Atlantique de Bordeaux (42 000) ou même celle de Marseille sont largement en tête de liste pour ce type d’événement. Résultat : Toulouse est évincée de la carte des demi-finales, malgré son attachement viscéral au rugby et son palmarès hors norme.

Un choix stratégique pour la LNR

Derrière cette décision se cache une logique économique et stratégique pour la Ligue. Les demi-finales du Top 14 sont plus qu’un simple événement sportif : elles représentent un enjeu financier de premier plan. Remplies à ras bord, les grandes enceintes permettent de maximiser la billetterie, l’hospitalité et le rayonnement.

Dans ce contexte, Toulouse – pourtant capitale historique du rugby hexagonal – ne coche plus les cases prioritaires. À cela s’ajoute une autre considération évoquée par Roubert : « Ou alors ceux où le rugby est un peu moins présent. Mais Toulouse ne coche pas cette catégorie. » En d’autres termes, organiser une demi-finale du Top 14 à Toulouse ne crée pas d’effet de développement ou de conquête de nouveaux publics.

Entre frustrations locales et compensations

Cette décision n’est pas sans froisser une partie des supporters Rouge et Noir, qui espéraient revoir une fête du rugby de cette ampleur à domicile. Mais tout n’est pas perdu : la LNR a confirmé l’organisation des finales de Pro D2 à Toulouse jusqu’en 2027, un gage de confiance envers les infrastructures locales et une réponse partielle à la frustration des fans.

Ces finales, bien que d’un enjeu moindre que celles du Top 14, ont tout de même connu un vrai succès populaire en 2023 et 2024, prouvant que la Ville Rose reste un hôte d’exception pour le rugby professionnel.

Quel impact pour le Stade Toulousain ?

D’un point de vue sportif, l’éloignement des demi-finales de Toulouse n’a qu’un impact marginal sur le Stade Toulousain, habitué à performer quelle que soit la ville hôte. Mais l’effet psychologique n’est pas négligeable : jouer devant son public dans un match à élimination directe est un atout considérable.

Les Toulousains devront continuer à s’adapter et mobiliser leur fidèle public ailleurs, comme ils l’ont fait avec brio par le passé. Rappelons que le club a décroché son 22e Bouclier de Brennus en 2023, après une demi-finale à Bordeaux et une finale à Paris.

Vers une évolution future ?

Il reste une lueur d’espoir. Si des projets de rénovation ou d’élargissement du Stadium voyaient le jour, ou si une nouvelle enceinte était construite à la hauteur des ambitions de la ville, Toulouse pourrait redevenir une candidate sérieuse.

En attendant, les regards toulousains se tournent déjà vers Lyon, théâtre des demi-finales 2025, avec l’espoir perpétuel de voir les Rouge et Noir briller… même loin de leurs bases.

Laisser un commentaire