Le Stade Toulousain a connu un mois de mai douloureux, marqué par une élimination brutale en demi-finale de Champions Cup face à une séduisante équipe de l’Union Bordeaux-Bègles. Un revers cuisant (défaite 41-14) pour les Rouge et Noir, doublement frustrant en raison des absences de cadres comme Antoine Dupont, Thomas Ramos, Peato Mauvaka ou encore Blair Kinghorn. Mais loin de sombrer dans la torpeur, l’encadrement et les joueurs ont immédiatement enclenché un processus de remise en question. Jean Bouilhou l’a confirmé en conférence de presse : l’heure était à l’introspection et à la reconstruction pour se préparer au sprint final du Top 14.
Un échec marquant, mais salutaire ?
Rarement le Stade Toulousain n’avait semblé autant dépassé dans une rencontre d’importance. Face à une UBB parfaitement organisée, Toulouse a manqué de liant dans le jeu, de constance dans l’intensité, et surtout d’efficacité dans les moments clés. Pourtant, l’explication ne tient pas uniquement à l’absence de certains internationaux. Comme l’a reconnu Jean Bouilhou, une remise en question profonde s’est imposée d’elle-même : « Nous avons vu contre Bordeaux que des choses n’ont pas fonctionné. Donc, nous nous sommes posé des questions, avons remis à plat certains sujets pour aborder au mieux cette demie de Top 14 à venir » (conférence de presse, propos relayés par le club).
En clair, le staff toulousain n’a pas seulement pointé du doigt les failles passagères, mais a engagé une analyse technique et mentale à 360°, avec pour objectif de resserrer les rangs et de faire jaillir une réaction collective. Un exercice délicat mais nécessaire quand on vise le doublé Champions Cup / Top 14 chaque saison, et que la conquête européenne se solde par un nouvel échec après celui de 2023 face au Leinster.
Un groupe expérimenté et réactif
Ce qui rassure dans le discours de Bouilhou, c’est la maturité et la lucidité qui émanent d’un groupe pourtant habitué aux sommets. L’ancien troisième ligne, aujourd’hui entraîneur des avants, insiste : « Nous avons soulevé ces aspects de jeu qui sont bien mieux que l’an dernier. Nous avons aussi vu émerger sur des sorties de camp, ou bien d’autres secteurs, du jeu de la part des joueurs qui avait été travaillé à l’entraînement depuis la demi-finale perdue, et ça c’est très positif. »
La réponse, c’est donc sur le terrain qu’elle doit se faire sentir. Dans les entrainements d’abord, où le staff aurait noté une intensité accrue. Mais surtout en phase finale, là où les toulousains ont toujours su réagir lorsque leur orgueil est piqué. Avec le retour annoncé des internationaux au cœur du mois de juin, le Stade prépare une montée en puissance au timing parfait. La défaite européenne a servi de catalyseur à une nouvelle ambition collective : celle de ne pas terminer la saison bredouille.
Un signal fort avant le sprint final du Top 14
À l’aube d’une demi-finale cruciale de Top 14, cette remise en question orchestrée par Bouilhou et le reste du staff envoie un message clair : Toulouse veut en finir avec les regrets. Le club de la Ville Rose aborde ces phases finales avec l’envie de remettre les pendules à l’heure et d’affirmer à nouveau son statut de mastodonte du rugby hexagonal. Car si la Champions Cup s’est envolée, le Brennus reste à portée de main, et les leçons tirées du revers bordelais pourraient bien faire la différence quand tout se jouera sur un fil.